ou : du paradoxe initial
Au début, il y a Dieu et il n’y avait rien. Là où il n’y avait rien, Dieu créa toute chose. L’homme enleva Dieu, il ne lui reste Rien.
Homo sapiens orphelin devenu doctissimus repense alors toute chose vers l’origine pour ramener Tout au Rien et se heurte sans fin à ce paradoxe que : Penser le vide c’est déjà le remplir. Et de ce peu en vérité, le sceptique en fait son credo : « Mais pourquoi ? ».
Par le vrai je vous le dis : le Néant n’existe pas.
Comme l’obscurité est absence de lumière et donc propriété de la lumière, le Néant en tant qu’ absence de Tout serait à ce titre, propriété du Tout. Pour s’ affranchir de ce lien et donc exister indépendamment de Tout, le Néant devrait nier sa propre existence, s’oublier à lui-même, tomber dans le néant et… le remplir de sa présence : perdu ! Être pour ne pas être, là est son paradoxe…
En tentant le pari perdu de son inexistence, le Néant révèle le Tout dont il fait partie, un Tout immanent car à la fois tout et partie de lui-même, pour qui il suffit d’être pour être, jusqu’à l’infini des possibles, dans lequel un chat en boîte sur une lune de Mars lisant un poème romantique des Marx Brothers est une potentialité soutenable.
En vérité la seule limite du Tout est l’impossibilité de son inexistence. On peut par convenance l’appeler Dieu. Tout est Dieu, Dieu est tout, il n’y a que Dieu.