ou du double paradoxisme existentiel
Longtemps je me suis douté d’un grand leurre, comme une rengaine au souvenir primal. Du Néant la nature , il me fallait chercher car c’est là dans cet inconnu que mon mal d’être semblait engloutir toute énergie. De mes longues nuits enfiévrées, j’extirpais toute chose, toute substance jusqu’à même y dissoudre ma conscience, devenant le champ, supprimant le champ, hors de tout système, annulant sa trace, toute trace, la trace de sa trace, de sa trace , de la trace jusqu’à l’infini des impossibles où se trouve encore cette tentation d’existence qui sans même le nommer appelle au néant et en ferme dès lors la porte à tout jamais.
Le Néant n’existe pas.
Ainsi donc reclus dans l’éternité de ma propre existence, surgir et tomber du ou dans le Néant devenues choses indicibles, il me fallut à rebours, sonder la litanie des « pourquoi ? » dont l’un des chemins contraires semblait bien conduire jusqu’à moi. Enivré de savoirs, scrutant l’horizon phénoménal de toutes choses, sautant au-delà m’imaginant l’impensé , ne butant sur aucune raison chaque indice en amenant d’autres, j’en arrive à embrasser le tout, m’y dissolvant pour devenir tout, tout étant tout est en tout, dont la simple tentation d’existence admet à l’infini la possibilité d’exister.
L’Être est immanent.
Bonus : le double paradoxisme
C’est en n’étant pas que le Néant peut être
C’est en devenant qu’il ne peut.