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ou à qui profite l’abîme ?

Dans l’affaire Bygmalion nous avons un coupable désigné innocent par présomption mais dont la ligne de défense révèle un crime bien plus grave encore relativement à ses anciennes fonctions : celui d’incompétence. L’incompétence d’un chef de file sensé inspirer à ses collaborateurs le respect intransigeant des lois. Combien de choses ainsi n’a-t-il pas sues tout au long de son quinquennat ? Aurait-il été le benêt dont tout le monde profite, le Louis XVI du XXIème siècle… non celui-là exerce toujours. Je le vois plutôt comme un Bush junior à la française, exigeant le sacrifice de tout et tous à la réalisation de ses lubies dont le tapage cache l’inconvenance mais conduit tout à fait concrètement à la faillite.

Quoiqu’on ne peut guère lui reprocher d’être ce qu’il est : le roquet de Balladur ne pouvait être un animal silencieux. Ainsi on l’a toujours connu.

Comme on connaissait bien également Lou Ravi, ex- premier secrétaire du parti socialiste, ex- parti politique d’ idéaux partagés, laissé à la dérive des courants, sans leader, sans projet… et c’est celui-là même que l’on a, à première vue choisi, pour diriger notre pays ! directement dans la tornade du grand capital !!

Il y a là quand même sujet à une grande déception. Le surcroît d’informations abreuvant notre société hyper médiatisée ne nourrit pas notre discernement. Entre la langue de bœuf et l’endive, le festin démocratique se transforme en bouillie pour volailles. Mais alors pour qui sont ces jambons pendus au plafond, assortis aux carafes de châteaux récoltés ? Avons-nous du goût si peu l’audace que l’on picote du pain dur ? Joli coq lève la tête et rameute la basse cour !

ou des tribulations d’un coquelet

je suis installé devant la télé pour regarder un événement télévisuel  ; ainsi connecté j’aurais dû me sentir moins seul . Mais le réflexe conditionné qui me poussa dans mon fauteuil en bon cuir cossu,  n’a pas également agi sur mon cerveau, aussi je m’ennuie assez rapidement, avant même que le spectacle commence.

Ah, le présentateur/journaliste donne le clap en nous assurant du bonheur d’être là.

Mon esprit vagabond s’accroche à ce qu’il trouve, regrettant déjà ce qu’il n’y trouve pas. Exit le décor doré de vrai or certainement ; exit les tentures rouges bourgeois, les serviteurs, les habits, les invités, exit les raisons, exit une couronne…

Reste une vieille dame et son coq, enfin… un coquelet ; en Provence , on aurait dit : Lou Ravi !

La vieille dame s’avance vers la table dressée en son honneur, on lui présente son fauteuil ,Lou ravi est là, ah non il est plus là, quelqu’un à voir sans doute. Le montage télévisuel montre une coupure temporelle, ouf le coq est là et prie madame de s’asseoir, ce qu’il s’empresse lui-même d’exécuter, laissant la lenteur de l’âge clore l’invitation.

Le coq à la ferme, bien droit sur son tas de fumier, est réputé bon chanteur : pas de déception de ce côté.

C’est au tour de mamie qui d’une délicate main gantée de blanc déplie le parchemin de son oracle. Coquelet sourit, ah non pas au discours de la dame, quelqu’un dans l’assemblée au parterre, manifestement « l’ attentionne ». Et puis un autre à gauche, à droite, on ne sait plus suivre son regard tout excité d’être là ; ou bien serait-ce de l’irrévérence ostentatoire ? Un coquelet !

Ouf , la carte des menus est présentée, le cercle se recentre ; le moment de honte s’estompe, on s’en est pas trop mal sorti (je parle de nous bien sûr). Mamie et son coq s’amusent mais c’est de la politique : je ne veux pas savoir ce qu’ils se disent.

Bonsoir.